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Focus

NOS ANCÊTRES LES BUGUOIS
DE LA GAULE À L’AN MIL

Petit retour sur une grande zone d’influence dont Le Bugue — au centre du Périgord noir — demeure le cœur battant.

par Sophie Cattoire

Clovis recevant la fleur de lys, Enluminures des Heures de Bedford, XVᵉ siècle
Clovis recevant la fleur de lys, Enluminures des Heures de Bedford, XVᵉ siècle

Le choix des paysages où s’installer au sortir de la Préhistoire nomade, il y a 10 000 ans, se caractérise par une pensée mûre et sage. Les eaux vives du ruisseau de Ladouch — "La Source" en occitan — éclaboussent les coteaux d’une vallée féconde avant se jeter dans la rivière Vézère. Elle inonde à son tour au gré de ses méandres sinueux de vastes plaines ondoyantes. Et c’est là qu’à l’aube de l’an Mil une abbaye prospère grâce à ses moulins va enchanter Albuca qui deviendra plus tard Le Bugue.

FORTUNE DE FRANCE

Le Périgord Star du 7ᵉ Art

par Sophie Cattoire

Entièrement tournée en décors naturels dans les châteaux, falaises et forêts du Périgord, la série 'Fortune de France' est portée par une véritable troupe à la Molière qui s’est soudée au gré d’une histoire forte et d’une imprégnation charnelle au cœur des lieux mêmes qui avaient inspiré l’auteur de cette sage historique et familiale, Robert Merle, originaire de Sarlat. Coup de chapeau aux directeurs de casting Michaël Laguens et Julie Gandossi qui ont su pressentir cette alchimie. Et bravo au réalisateur Christopher Thomson et au producteur exécutif Jean Cottin qui ont su offrir à cette troupe un bel écrin 100 % périgourdin.
« Fortune de France » © Les Films du Cap / FTV
« Fortune de France » © Les Films du Cap / FTV

Tant attendue, la saga "Fortune de France" sort cette rentrée sur France 2, en prime time et en replay. Grâce au réalisateur Christopher Thomson et au Producteur Jean Cottin, cette série a pris racine dans les lieux mêmes du Périgord qui avaient inspiré l’écrivain Robert Merle. L’histoire bouleversante et chevaleresque d’une famille anoblie qui cherche à survivre dans un monde déchiré entre catholiques et protestants donne matière à une grande fresque cinématographique qui touchent aux problématiques les plus actuelles.

BON 100 NE SAURAIT MENTIR !

Chronique d’une journée magnifique dans la Vallée de l’Homme,
vibrant à l’unisson avec son Musée ancré dans la falaise.

LES 100 ANS DU MUSÉE NATIONAL DE PRÉHISTOIRE DES EYZIES
LES 100 ANS DU MUSÉE NATIONAL DE PRÉHISTOIRE DES EYZIES
Reportage : Sophie Cattoire et Vincent Lesbros – Ferrassie TV

Si la célébration du Centenaire du Musée national de Préhistoire des Eyzies fut une réussite, c’est que l’évènement avait été particulièrement bien pensé, et organisé largement en amont. Sa force, avoir su rassembler les partenaires essentiels, tous soigneusement remerciés lors du discours historique prononcé à cette occasion par Nathalie Fourment, docteure en Préhistoire et directrice du Musée national de Préhistoire. Son idée de génie, avoir affrété une locomotive à vapeur, datant de l’époque où naquit dans le bourg des Eyzies-de-Tayac ce national musée, pour transporter une foule enchantée d’entendre vrombir et siffler dans la Vallée de la Vézère ce train du passé.
L’offre pour ce jour anniversaire était foisonnante : visites des gisements préhistoriques, publics comme privés, guidées par les conférencières et conférenciers experts du Centre des Monuments nationaux, redécouverte des collections du Musée décryptées par les étudiants en Préhistoire de l’Université de Bordeaux, projections de films dans l’auditorium, rencontres avec l’équipe scientifique du Musée, notamment au détour du nouveau parcours extérieur qui redonne toute leur importance aux falaises du Crétacé et à l’ancien château-musée, dont l’une des plus anciennes salles d’exposition a été minutieusement reconstituée.
En avant goût, pour nous replonger un siècle en arrière, fut imaginé et mis en scène par Christian Taponard, avec le conseil scientifique d’Éléonore de Castro, un parcours théâtral et musical de la gare au musée, restituant l’émerveillement des gens il y a 100 ans, voire même 150 ans, lorsque la Préhistoire repointa vaillamment le bout de son nez sous les coups de pioche des grands travaux entamés dans la seconde moitié du XIXe siècle. Un spectacle interprété avec émotion et intensité le long de la falaise et intitulé : « Le 30 septembre 1923 aux Eyzies ou La Folle Journée - Impromptu théâtral en déambulation pour une commémoration. »

Élisabeth DAYNÈS, paléo-artiste, dans son atelier parmi les siens - Photo © : Sophie CATTOIRE

ÉLISABETH DAYNÈS, L'INVITÉE DU TARDIGLOBE

EMBARQUEZ POUR LE TARDIGLOBE, VOTRE VAISSEAU SPÉCIAL POUR EXPLORER SUR TERRE LES MILLE ET UNE MERVEILLES DE L’ÉVOLUTION.

Notre site d’information www.albuga.info fait, depuis sa création en 2006, la part belle aux recherches archéologiques et aux initiatives porteuses d’avenir menées en Nouvelle Aquitaine.

Après toutes ces années passées au contact des préhistoriens, sur les sites de fouilles et à l’écoute de leurs conférences, voici venu le temps d’élargir le champ de nos investigations journalistiques.

La Préhistoire, telle que s’exerce cette discipline scientifique depuis le milieu du XIXᵉ siècle, concerne l’histoire des humains, l’émergence de notre espèce sur Terre en étant le point de départ.

Un curseur bien difficile à placer puisque nous ne sommes apparus ni ex abrupto, ni ex nihilo – ni brutalement, ni à partir de rien – pardonnez-moi, j’avais envie d’un peu de latin.

Nous sommes l’étape actuelle d’une très longue évolution, la lignée humaine ayant réussi à prendre différentes formes au gré des climats et des paysages ambiants, jusqu’à devenir cette seule et unique espèce qui peuple toute la Terre aujourd’hui : nous, les Homo sapiens qui signifie – encore un peu de latin – les hommes savants.

Du point de vue du tardigrade, ambassadeur du TARDIGLOBE, se focaliser sur l’émergence de la lignée humaine, c’est oublier de se souvenir de tout ce qui s’est passé auparavant sur la Terre.

La vie, au sens où nous l’entendons, incarnée par des êtres vivants dont nos yeux peuvent observer les mouvements, a débuté en réalité il y a plus de quatre milliards d’années. On peut même dire qu’en prenant en compte la transformation incessante bien qu’imperceptible des minéraux, tous provenant de poussières d’étoiles extraterrestres ayant formé des astéroïdes devenues météorites en franchissant la barrière de notre atmosphère, l’évolution de la vie sur Terre in extenso donc remonte à 4,5 milliards d’années.

C’est l’âge de notre planète bleue, apparue lors de la formation du système solaire. Notre galaxie faisant elle-même partie d’un multivers, terme récent qui désigne un nombre infini de galaxies existantes au-delà de l’univers observable par nos télescopes et autres engins de mesure, dans l’état actuel de nos connaissances.

Il ne faut pas que cela vous donne le vertige. Le TARDIGLOBE vous invite à un voyage vers la Terre, pour en redécouvrir les merveilles, car on ne peut avoir envie de sauver que ce qu’on a appris à aimer. Nous allons retracer l’histoire de toutes les formes de vie sur Terre. Les étapes majeures de ce buissonnement étant jour après jour mieux reconstituées par la communauté scientifique internationale, et ce, toujours sur la base de vestiges concrets, car pour comme le dit si bien Gilles BOEUF, biologiste et océanographe :

« Quel est le rôle d’un chercheur ? Raconter des histoires vraies à partir d’objets apparemment sans intérêt, et même moches ! »

Il y a beaucoup d’histoires vraies à raconter pour nous faire une idée des incroyables et incessantes expériences chimiques imaginées par la vie pour fabriquer, au fil du temps, quantité d’espèces de minéraux, de bactéries, d’algues, de levures, de plantes, de champignons, d’animaux, etc. La vie a en permanence tout essayé et continue de son mieux, produisant cette fabuleuse biodiversité dont la fragilité nous préoccupe enfin aujourd’hui.

Explorer, progresser, transmettre, c’est le projet du TARDIGLOBE, et ça commence avec une immersion dans l’atelier de la paléo-artiste Elisabeth DAYNÈS.

Depuis 30 ans, elle dépoussière nos fossiles humains et leur redonne une présence, mieux, une dignité.

Elle nous permet de vivre, au contact de ses reconstructions anthropologiques époustouflantes, des rencontres bouleversantes avec ces hommes et ces femmes du passé, devenus sous ses doigts et sa pensée, plus vrais que nature.

Avant de vous délivrer votre « ticket pour l’espèce », permettez-moi de citer le poète et peintre anglais William BLAKE, celui-là même qui a inspiré au groupe U2 son superbe album « Songs of Innoncence »

« Si les fenêtres de la perception étaient nettoyées, chaque chose apparaîtrait à l’homme – ainsi qu’elle est – infinie. »
Le mariage du Ciel et de l'Enfer – William Blake – (1793)

Bon voyage et comptez-sur moi pour vous proposer toujours plus loin, de nouvelles envolées.

Retrouvez sans plus tarder Elisabeth DAYNÈS, au milieu des siens dans son atelier :

RECONSTRUIRE LES VISAGES DU PASSÉ SANS LES PRÉJUGÉS D'AUJOURD'HUI
La lignée humaine en os et en chair par Élisabeth DAYNÈS

Sophie CATTOIRE
Journaliste Grand Reporter

Chasse interdite
La Dordogne compte 1337 sociétés de chasse, dont 50 ACCA, 393 sociétés communales et 894 sociétés de chasse privées. Pour savoir dans quelle structures sont éventuellement placées vos parcelles ou futures parcelles, la première chose à faire est de contacter la Fédération des Chasseurs de votre Département.

Compte tenu d'accidents déplorables survenus en France ces dernières années – balles perdues qui ont mortellement touché des automobilistes, des randonneurs ou des riverains dans leur jardin – la tension monte entre les chasseurs et ceux qui estiment qu'il ne devrait ne pas y avoir de chasse chez eux. Et c'est leur droit. Le droit de non-chasse existe, sauf dans trois départements en Alsace-Moselle, qui font exception. Pour faire valoir ce droit de non chasse partout ailleurs, il convient d'en faire la demande par courrier recommandé avec accusé de réception adressé à la Fédération des Chasseurs de votre Département. Leurs présidents et leurs techniciens sont vos interlocuteurs privilégiés, ils sauront vous renseigner et vous accompagner. Eux seuls sont habilités à le faire. Nous allons dans cet article vous indiquer concrètement les démarches à suivre, elles sont simples et rapides.

LE TARDIGLOBE - COUP D’ENVOI

LA SOIF D'APPRENDRE ET LE GOÛT D'ESPÉRER

En 2018, nous avons entamé un projet nommé « TARDIGLOBE ».
Le but : explorer, progresser, transmettre, dans le domaine des sciences naturelles. Élargir la notion de Préhistoire, qui traite de l’émergence de l’humain sur Terre, à l’histoire de la vie qui commence avec la formation de notre planète, il y a 4,6 milliards d’années.

L’objectif étant de mettre en évidence que sur la planète bleue, toutes les formes de vie disparues ou à venir sont liées. En préambule, nous vous proposons l’interview fleuve de Gilles Boeuf, éminent biologiste français, grand amoureux de l’Océan et ancien directeur du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris.

En vingt-quatre minutes, il va pour vous retracer l’histoire de la vie sur Terre et l’importance de réharmoniser le triangle biodiversité / climat / humain. Car comme il le dit si bien lui-même :
« Agresser ce à quoi on appartient pour une espèce qui s’est appelée « Sapiens », franchement c’est con ! » Au fil de cette nouvelle année, nous retrouverons à intervalles réguliers le scientifique Gilles Boeuf qui racontera plus en détail chaque grande étape de l’évolution de la vie sur Terre.

Dans la foulée, de nombreux chercheurs vont se joindre à ce projet qui promet de nous redonner :
« la soif d’apprendre et le goût d’espérer » selon la si jolie formule du philosophe Lucien Jerphagnon.
Le TARDIGLOBE, c’est pour vous, c’est maintenant.

à Abel

Sophie Cattoire
Journaliste Grand Reporter

L’ART RUPESTRE DE LA TASSILI‑N‑AJJER

La vie dans un Sahara vert balayée par l’avancée du désert entamée il y a 7 000 ans

Les œuvres rupestres de la Tassili‑n‑Ajjer évoquent la vie pastorale dans un Sahara central verdoyant il y a environ 7000 ans. © Jean-Loïc Le Quellec
Les œuvres rupestres de la Tassili‑n‑Ajjer évoquent la vie pastorale dans un Sahara central verdoyant il y a environ 7000 ans. © Jean-Loïc Le Quellec

Elles étaient belles, éblouissantes, quasi familières et pourtant impossibles à situer dans le temps. « Les fresques du Tassili » telles qu’on les a nommées au siècles dernier sont, on le sait à présent, les œuvres des premiers éleveurs agriculteurs du Sahara central. Car en effet, il y a entre 9000 et 5000 ans, le Sahara était vert et accueillant pour les humains qui se sédentarisèrent, tout comme pour les bovins, les ovins et caprins qu’ils y élevèrent progressivement. Un Sahara verdoyant peuplé de paysans débutants, c’est à la fois une révélation et une évidence, car c’est ce qu’ils racontèrent de leur vivant en peintures et en gravures sur les parois rocheuses qui les entouraient. On les voit y mener leurs troupeaux et célébrer les temps forts de leur vie pastorale : fêtes, danses, rites. Leurs œuvres rupestres révèlent jusqu’à la façon dont ils étaient vêtus et coiffés. Ainsi depuis des millénaires, les parois rocheuses ont conservé ce qui animait la vie et le cœur des premiers pasteurs du Sahara central. Et comme l’écrit Maadiar dans ses bulles inspirées, portées par les dessins de Fréwé dans la bande dessinée qu’ils viennent de sortir intitulée « Tassili, une femme libre au Néolithique » : « Même si nos drames et nos rêves sont oubliés, nos peintures, nos dessins chantent encore nos histoires à la face des roches [...] toutes ces traces chantent encore nos vies passées. La vie de l’ancien Sahara. »

L’ART RUPESTRE AU SAHARA

LE DÉSERT DU TASSILI VICTIME DU MIRAGE DE L’ATLANTIDE

Fragment d'une fresque du Tassili provenant de Tasīli-n-Ajjer (Photo © Jean-Loïc Le Quellec)
Fragment d'une fresque du Tassili provenant de Tasīli-n-Ajjer (Photo © Jean-Loïc Le Quellec)

L’art rupestre préhistorique, présent sur tous les continents, tapi au fond des cavernes ou rayonnant à flanc de rocher, témoigne de cultures oubliées, révélées par ces précieuses traces qui stimulent notre imaginaire à la façon d'un lexique que nous pourrions décrypter. Le piège c'est que parfois de mauvaises clefs semblent parvenir à ouvrir ces étranges portes...
Jean-Loïc Le Quellec, anthropologue, ethnologue et préhistorien, a ainsi « mis au jour » la façon dont les Occidentaux ont calqué, au siècle dernier, leurs mythologies propres sur les parois d’abris rocheux du désert de Tassili, en Afrique du Nord, en y voyant essentiellement ce qu’ils avaient envie d’y voir.
Un biais interprétatif assez classique qui conduisit en l'occurrence l'abbé Breuil en personne à voir sur les parois rocheuses du Tassili, où il n'est jamais allé, une Dame Blanche en lieu et place d'un homme noir. Chercheur doué d'un esprit critique notoire, Jean-Loïc Le Quellec est parvenu à reconstituer cette histoire, patiemment, méthodiquement, bénéficiant du corpus complet des évènements passés :
« Avec le recul il est plus facile de déceler, au-delà des faits, les présupposés idéologiques qui ont pu faire levier » précise-t-il. «  C’est plus facile de regarder ce qui s’est passé il y a cinquante ans pour s’apercevoir qu’en définitive, en croyant faire de la science, nos prédécesseurs ont fait de la mythologie. »

Voici l'histoire en douze images légendées. En bas de page vous retrouverez l'article de fond qui reprend dans le détail les jalons historiques de cette invraisemblable méprise.

HOMO FABER

On a percuté il y a 3,3 millions d’années !

Pierre-Jean TEXIER, Director Emeritus for research at the CNRS – UMR 7269, Laboratoire méditerranéen de Préhistoire, Europe-Afrique, LAMPEA, CNRS, Aix-Marseille University.
Pierre-Jean TEXIER, Directeur de recherche émérite du CNRS - UMR 7269, Laboratoire méditerranéen de Préhistoire, Europe-Afrique, LAMPEA, CNRS, Aix-Marseille Université.

Les premiers tailleurs, les premiers artisans, ont fabriqué à partir de roches volcaniques, phonolite et basalte, des éclats tranchants en fracturant ce type de blocs. C’était il y a 3,3 millions d’années sur la rive ouest du Lac Turkana, en Afrique, au Kenya.
L’ancien record d’ancienneté était jusqu’alors détenu par des galets aménagés, datés de 2,6 millions d’années, découverts à Kada Gona en Éthiopie en 1976 par la même équipe alors dirigée par Hélène Roche.
Poursuivant ses recherches, cette mission française à présent dirigée par la disciple d’Hélène Roche, Sonia Harmand, est parvenue à faire reculer l’âge des pierres taillées de 700 000 ans. grâce à ces nouvelles découvertes faites en 2011 et 2012, dans le cadre du West Turkana Archaeological Project.
Pierre-Jean Texier, lithicien de haut rang, l’un des commissaires scientifiques de l’exposition HOMO FABER, avec son regard bleu azur et son sourire fraternel, nous permet grâce à la clarté de ses explications de mesurer l’importance de ces objets-là : éclats, nucléus, outils de martelage et enclumes.

Sophie CATTOIRE

Yvonne et Éric Castang sont présents sur le marché du Bugue chaque mardi et samedi matin
Photo copyright : Sophie Cattoire
Yvonne et Éric Castang sont présents sur le marché du Bugue chaque mardi et samedi matin
Photo copyright : Sophie Cattoire

Si l'on s'éloigne au moment de s'embrasser, ce qui je l'avoue me coûte en présence de mes congénères préférés, il y a un toutefois un phénomène vraiment réconfortant qui émerge de la crise sanitaire que nous traversons. Fuyant les foules par sage précaution, nous avons redécouvert sur le plan alimentaire, nos producteurs locaux. Les maisons paysannes à taille humaine ont renforcé leur succès naissant et aller directement chez les producteurs ou se faire livrer en circuit court est redevenu un réflexe naturel. Ainsi nos producteurs locaux ont-ils pu relever la tête, sans intermédiaire pour les plumer...

Jules Castang en train de botteler au frais sous le tilleul
Jules Castang en train de botteler au frais sous le tilleul

LETTRE D’AMOUR AU PÉRIGORD

La famille Castang de Mauzens Miremont a réinventé une façon naturelle de cultiver son jardin. Un maraîchage sage et éclairé à base d’insectes et de bons sens. Une approche véritablement porteuse d’avenir. C'est pour ce genre de démarche que nous avons créé cette rubrique « Avenir », pour laisser quelque chose qui donne à nos enfants l’envie de continuer. Ce que m'ont précisément laissé Louise et Albin, deux paysans tendres et généreux qui m'ont adoptée lorsqu'enfant j'eus la bonne intuition de choisir, pour y vivre avec mes parents, la ferme qui jouxtait la leur.

Exposition présentée en 2018 à la Gare d'Austerlitz à Paris par le Muséum national d'Histoire Naturelle. « À la découverte de la paléontologie, du plus petit des microfossiles au plus grand des dinosaures ».
Photo copyright : Sophie Cattoire
Exposition présentée en 2018 à la Gare d'Austerlitz à Paris par le Muséum national d'Histoire Naturelle. « À la découverte de la paléontologie, du plus petit des microfossiles au plus grand des dinosaures ». Photo copyright : Sophie Cattoire

L'irruption de la Préhistoire au beau milieu du XIXᵉ siècle fut un choc collectif considérable. Non, le monde ne s'était pas fait en sept jours, c'était décidément trop court. Dès lors, la Préhistoire commença à agir sur l'homme moderne, aussi profondément que confusément. L'art moderne parviendra parfois à traduire ce choc, car l'artiste extériorise ce qui l'habite au lieu de le refouler. C'est la piste de recherche dans laquelle s'est engouffré Rémi Labrusse, historien de l'art moderne. Il nous a proposé cet automne de partager le fruit de ses découvertes, à la faveur d'une conférence donnée au Pôle d'interprétation de la Préhistoire des Eyzies, en écho à l'exposition collective « Préhistoire, une énigme moderne » présentée cet été au centre Pompidou à Paris. Selon lui, à grands traits, l'art moderne, bouleversé par l'art préhistorique, traduit une perméabilité à ce grand passé, à l'envers de l'Histoire, qui renverse toute vision linéaire du progrès pour imposer la notion de boucle, et donc d'infini. L'art n'est pas datable, il est.