ART MODERNE ET PRÉHISTOIRE
SONDAGE DES IMPRESSIONS - CAROTTAGE DES ÉMOTIONS
par Sophie Cattoire
L'irruption de la Préhistoire au beau milieu du XIXᵉ siècle fut un choc collectif considérable. Non, le monde ne s'était pas fait en sept jours, c'était décidément trop court. Dès lors, la Préhistoire commença à agir sur l'homme moderne, aussi profondément que confusément. L'art moderne parviendra parfois à traduire ce choc, car l'artiste extériorise ce qui l'habite au lieu de le refouler. C'est la piste de recherche dans laquelle s'est engouffré Rémi Labrusse, historien de l'art moderne. Il nous a proposé cet automne de partager le fruit de ses découvertes, à la faveur d'une conférence donnée au Pôle d'interprétation de la Préhistoire des Eyzies, en écho à l'exposition collective « Préhistoire, une énigme moderne » présentée cet été au centre Pompidou à Paris. Selon lui, à grands traits, l'art moderne, bouleversé par l'art préhistorique, traduit une perméabilité à ce grand passé, à l'envers de l'Histoire, qui renverse toute vision linéaire du progrès pour imposer la notion de boucle, et donc d'infini. L'art n'est pas datable, il est.