PAULETTE ET VIRGINIE
Paulette Faure, épouse Bousquet, née le 31 août 1935 dans le hameau de Vergnolle
à Campagne, avait 4 ans en 1939. Elle se souvient de l’arrivée de la famille Schmitt :
le père, Virgile, la mère, Louise, et leurs deux enfants, Virginie, 19 ans et Romain,
17 ans. Elle se souvient tout particulièrement de la fille, Virginie, étudiante
en pharmacie déracinée mais battante, qui faisait dans la région du Bugue le tour
des réfugiés à vélo pour leur apporter médicaments et réconfort.
« Elle me gâtait Virginie, elle m’avait prise sous son aile ! » se souvient Paulette
qui à 76 ans rayonne de gentillesse et de simplicité.
Le père et le fils avaient pour leur part trouvé du travail dans la mine de kaolin
toute proche, sur la route des Eyzies. La mère Louise s’occupait du foyer, installé
dans la petite maison mise à leur disposition dans le hameau par des fermiers voisins.
Ils ont partagé une année durant la même vie simple, avec le lavoir et les bêtes,
les moutons, les vaches, les volailles. La vie paysanne, au rythme des saisons.
Tout est resté intact, 67 ans plus tard et Paulette a toujours son bon sourire qui
vous dit bienvenue dès qu’on arrive. Elle nous a raconté cette belle histoire et
nous a permis de filmer son petit morceau de Périgord en tout point identique à
la vision qu’en ont eu les réfugiés alsaciens à l’époque. Un coin de paradis périgordin
que vous découvrirez en regardant le reportage.
UN JUMELAGE POUR NE PAS PERDRE LA MÉMOIRE
Le jumelage entre Le Bugue et Marckolsheim établi le 3 mai 1986 par les maires Gérard
Fayolle et Léon Siegel a permis aux réfugiés alsaciens de retrouver les familles
du Périgord qui les avaient accueillis alors. Les liens se sont renoués et des voyages
alternés, ici et là-bas, se sont succédés depuis 20 ans. Aujourd’hui le jumelage
se traduit par des échanges entre collégiens des deux villages, afin de perpétuer
le souvenir de ces temps difficiles et des leçons de solidarité concrète qu’il laisse
à l’humanité.
La venue au mois de mai 2007 d’un groupe d’adolescents de Marckolsheim de 11 à 13
ans, hébergés par des familles du Bugue, a permis de raviver les souvenirs et de
faire comprendre cette page d’histoire aux générations nouvelles.
Paulette Bousquet est venue témoigner, ils ne sont plus très nombreux à pouvoir
le faire, de ces temps difficiles où malgré tout naquit l’amitié, lors d’une conférence
organisée le 23 mai 2007 au collège Leroi-Gourhan du Bugue.
Conférence au cours de laquelle Madame Michèle Cibert, ancienne directrice de l’école
primaire du Bugue, a présenté un rappel
des faits d’une grand clarté qu’elle a bien voulu nous confier afin que
le lecteur puisse resituer très précisément le contexte historique, ce dont nous
la remercions.
« C’est grâce à ces leçons de l’Histoire que nous pouvons faire le projet d’une
Europe et d’un monde en paix » a conclu Monsieur Gérard Campos, proviseur du
collège du Bugue, soucieux de transmettre du savoir mais aussi du savoir vivre aux
adultes de demain.
Sophie Cattoire
Nous remercions Dorothée Neubrand et sa mère Claudine Ober, conseillère municipale
de Marckolsheim, pour nous avoir confié les photographies prises par Virginie Schmitt
lors de l’exode de sa famille en Périgord de septembre 1939 à octobre 1940. Nous
remercions Virginie Schmitt, épouse Lacombe, pour ces magnifiques documents d’histoire
et nous remercions Paulette Faure, épouse Bousquet, pour l’accueil chaleureux qu’elle
nous a réservé et pour son précieux témoignage.
Bibliographie :
« Marckolsheim, un siècle d’histoire » collection Mémoires de Vies
« Fragments d’Histoire » de Michel Knittel
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