L'INVISIBLE ET LE SILENCE, SI ÉLOQUENTS !
Montrer l'invisible et faire parler le silence sur la base de vestiges évocateurs
ou ténus, tel est le grand défi du film documentaire historique, comme l'a rappelé
le président du jury, Adolfo Conti, réalisateur et producteur italien, lors de la
cérémonie de clôture du festival sur la scène de l'Usine à Gaz, haut lieu culturel de la ville de
Nyon située entre Genève et Lausanne, au bord du Lac Léman. De fait, la mission
est complexe, mais quelle fantastique aventure ! Elle offre en effet la possibilité
de développer les traitements en image les plus créatifs tout en restant au service
d'une approche humble et rigoureuse de notre Histoire, celle qui a laissé des traces
écrites, mais aussi de notre Préhistoire, celle qui remonte vaillamment le cours
de millions d'années vers notre Grand Passé. Car il est tentant de faire dire aux
découvertes ce que l'on souhaiterait entendre, selon les modes, les idéologies ou les croyances du moment.
Or, en matière d'archéologie, il ne s'agit pas
de trouver ce que l'on cherche, mais bien de trouver ce que l'on trouve, et de l'admettre.
Si cette quête trouve un tel écho en nous, c'est selon moi que nous portons encore
dans notre mémoire archaïque des souvenirs de ce que nous fûmes, depuis les origines.
Ces souvenirs sont une force, une fierté, un socle qui nous permet de nous tenir
debout, de résister et d'avancer.
"LE DERNIER PAYSAN PRÉHISTORIEN" PRIMÉ AU FESTIVAL DE NYON
Ce fut un immense honneur d'être invitée à Nyon pour recevoir un prix pour le film
"Le Dernier Paysan Préhistorien" tourné entièrement en Périgord et dévolu à restituer
l'âme d'un pays, d'un homme et la force de son attachement à ses racines qui grâce
aux ancêtres magdaléniens lui ont été léguées sous forme d'une prodigieuse grotte
ornée, la grotte de Bernifal. L'accueil du public, des membres du jury et de l'équipe
du festival dirigé par Christophe Goumand fut simple et chaleureuse, inoubliable.
En tant que réalisatrice de ce film documentaire, j'ai énormément apprécié cette
marque de reconnaissance car pour moi, faire des films sur la Préhistoire au travers
de personnages profondément reconnectés au Grand Passé, c'est l'occasion d'observer
la façon dont les hommes ont su évoluer et s'adapter au gré de millions d'années.
C'est un message d'espoir et de fraternité car il y a partout sur cette planète
des gens formidables qui nous réconcilient avec le genre humain. Et si nous voulons
témoigner du monde d'aujourd'hui, pour les archéologues qui fouilleront cette même
Terre dans 20 000 ans, il faut aussi témoigner des ces vies-là, faites de lumière,
de douceur et de partage. Je vous laisse ci-dessous découvrir l'ensemble du Palmarès,
toujours motivé avec précision par le jury qui était pour cette huitième édition composé de :
Adolfo Conti,
réalisateur et producteur de films documentaires en Italie, Erige Sehiri,
réalisatrice et journaliste indépendante en Tunisie,
Philippe Curdy, archéologue, conservateur du Musée d'histoire du Vaais à Sion,
Denis Weidman, archéologue cantonal vaudois et
Maria Longhena, archéologue américaniste, directrice du festival de Bologne "Storia del Passato".
Pour ce qui concerne l'aventure de Gilbert, héros de sa réalité, voici les prochaines
occasions de le rencontrer :
Soirée CINÉ RENCONTRE au cinéma Lux du Buisson de Cadouin,
dimanche 28 avril à 20h30.
Nuit du Film d'Archéologie, Musée et Centre de Recherche de Bibracte, Morvan,
mercredi 24 juillet 2013
Projection au Paléosite de Saint-Césaire, Charente Maritime,
vendredi 27 septembre 2013.
J'y serai aussi.
Au plaisir de vous y retrouver.
Sophie Cattoire
Site internet du Festival du film d'Archéologie de Nyon :
http://www.mrn.ch/fr/festival/
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