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DE QUEL BOIS POURRAIS-JE ME CHAUFFER ?

Le chauffage est devenu un problème complexe à résoudre pour les particuliers. La flambée des cours du pétrole et du gaz, conjuguée à l’augmentation du prix de l’électricité, amènent à rechercher des solutions nouvelles. Le bois est une alternative intéressante mais, en la matière, il faut tout réinventer. Les chaudières à bûches qu’il faut recharger chaque jour sont dépassées, compte tenu des exigences de confort d’utilisation des usagers. La demande s’oriente vers des chaudières à bois, oui, mais automatiques, avec un combustible qui s’achemine lui-même vers le foyer. Deux produits restent alors en course : les plaquettes de bois déchiqueté, obtenues par simple broyage — en Dordogne, un réseau de CUMAS (coopératives d’utilisation de matériel agricole) s’organise pour les produire et les livrer — et les granulés de bois produits en usines qui peuvent alimenter aussi bien les poêles que les chaudières. Il existe au Sud de Beaumont-du-Périgord un site de production précurseur en la matière. Depuis vingt ans déjà, la coopérative agricole GRA.SA.SA. de Sainte-Sabine-Born utilise la sciure de bois comme combustible pour alimenter son four mais aussi comme matière première pour produire un autre combustible : le granulé de bois, une énergie renouvelable, qui constitue l’une des solutions d’avenir. Son cours est encore fluctuant et il sera prudent de faire jouer la concurrence avant de s’approvisionner, afin d’être certain de réaliser une économie par rapport aux énergies fossiles : fioul, gaz, uranium (combustible des centrales nucléaires).


UN ESPRIT PIONNIER DANS L’OUEST PÉRIGOURDIN


La GRA.SA.SA. (Granulés Sainte-Sabine) fabrique des granulés pour bestiaux à partir de fourrage : luzerne, maïs ou ray-grass. Un processus de déshydratation et de compactage qui met en œuvre beaucoup d’énergie. Fondée en 1969 par quatorze adhérents, tous agriculteurs, la GRA.SA.SA comptait parmi ceux-ci des précurseurs dans le domaine de la recherche d’alternatives énergétiques au tout pétrole. Dans les années 70, Jean Mirgaudou, éleveur de veaux, eut l’idée d’inventer un four capable de fonctionner non pas avec du fioul mais avec de la sciure de bois afin de produire ces granulés à moindre coût. Le premier choc pétrolier, celui de 1973, était passé par là. Il y parvint, avec l’aide de Jean-Marie Armand, son adjoint, et la GRA.SA.SA. commença à fonctionner avec une énergie verte — la sciure de bois non traité, déchet des scieries avoisinantes — bien avant l’heure.

Dans la foulée d’autres adhérents de la GRA.SA.SA. eurent l’idée de chauffer leurs bâtiments agricoles et leurs habitations avec de la sciure de bois et, toujours sous la houlette de Jean Mirgaudou, conçurent et fabriquèrent les toutes premières chaudières à sciure de bois automatiques, le chargement étant assuré par une vis sans fin. Poursuivant dans cet esprit pionnier, ils eurent ensuite l’idée d’utiliser leur savoir faire en matière de granulés végétaux pour produire des granulés de bois, compacts et plus faciles à transporter que la sciure trop volumineuse et volatile.

INVENTION DE LA CHAUDIERE POLY-COMBUSTIBLE

C’est Yvette Mirgaudou, la veuve de l’inventeur Jean Mirgaudou, décédé prématurément en 1984, qui eut la gentillesse de nous accueillir et de nous raconter cette aventure des agriculteurs inventeurs de la GRA.SA.SA., coopérative en face de laquelle elle vit toujours. Elle nous a présenté la chaudière poly-combustible conçue de toute pièce par son mari en 1979. Robuste et efficace, elle trône toujours dans la vaste grange où il l’avait installée. Cette chaudière artisanale fut conçue tout à la fois pour chauffer l’eau nécessaire à la préparation du lait des veaux – en poudre - et pour chauffer la maison d’habitation. Elle fonctionna d’abord à la paille, puis à la sciure et enfin aux granulés de bois.

Cette invention au cœur du Périgord Noir à la fin des années 70 était visionnaire car aujourd’hui, avec la pénurie et l’augmentation inéluctable du prix du pétrole et du gaz, toutes sortes d’alternatives en terme de combustibles sont étudiées. Les fabricants de chaudière à bois automatiques ont ainsi mis sur le marché des machines poly-combustibles, capables précisément de brûler de la paille, du bois sous toutes ses formes – copeaux dits « plaquettes » obtenus par broyage ou granulés – mais également des céréales telles que l’avoine et le son.

Avec la mode du granulé de bois, on observe en effet une tendance manifeste à la hausse du cours. Il est donc essentiel d’établir des comparaisons avec les autres combustibles renouvelables disponibles sur la marché et d’y penser avant de choisir la chaudière qu’on installera chez soi.

CHAUFFAGE CENTRAL AU GRANULÉS DE BOIS

Aujourd’hui, alors que le pétrole se raréfie et que son prix augmente jour après jour de façon vertigineuse, (cf. les publications de l'Observatoire de l'énergie en particulier le prix des énergies) ces expériences menées par les agriculteurs de la GRA.SA.SA révèlent leur génie visionnaire.

Pour le chauffage central des particuliers le granulé de bois se présente aujourd’hui comme un combustible renouvelable et compétitif par rapport au prix du fioul domestique.

Concrètement, pour une maison de 150 m2 consommant :
2000 l de fioul par an = 1400 €
il faut compter un équivalent de :
4,5 tonnes de granulés = 1125 €
En comptant un prix maximum de 250 € la tonne livrée.

Ce qui correspond à une économie de 20%, sur la base d’une chaudière dont le rendement permet l’équivalence de 1 l de fioul pour 2,25 kg de granulés de bois.

Naturellement, la GRA.SA.SA n’est pas seule sur ce marché. L’Allemagne, l’Autriche et les pays scandinaves, confrontés à de rudes hivers et en avance en matière d’énergies renouvelables ont développé des filières de granulés de bois, tout comme le massif forestier des Vosges, en France, en quête de débouchés.

Avec à présent l’aide de l’Etat — 50% de crédit d’impôts depuis 2006 sur les installations de chauffage à base d’énergie renouvelable — les différents producteurs vont s’efforcer de capter un marché appelé à se développer. La concurrence devrait progressivement faire baisser le prix de la tonne de granulés de bois, tandis que le prix du baril de pétrole, lui, n’en finira pas de grimper... jusqu'à épuisement des gisements. Ce qui creusera à terme l’écart entre le prix de ces deux énergies au-delà des 20% ici calculés.

Sophie Cattoire

 


EN PRATIQUE :
A la GRA.SA.SA, le prix en vrac départ d’usine s’élève à 160 € la tonne, auquel il faut ajouter le coût non négligeable du transport par camion souffleur. Pour la Dordogne, la GRA.SA.SA. a confié la livraison en vrac à l’entreprise Dupont, basée à Creysse, qui établit un tarif par zone et par quantité, après avoir vérifié l’accessibilité du camion souffleur sur le site du particulier. Plus l’habitation est éloignée d’un dépôt, plus la quantité est faible, plus le prix sera élevé.
Le prix de la tonne livrée annoncé par les établissements Dupont à l’automne 2006 est compris dans une fourchette de 220 à 250 €. La zone de livraison s’étend au département de la Dordogne et 10 km alentour.
Monsieur Benafa, directeur des transports Dupont, recommande aux particuliers qui envisagent de se faire livrer des granulés de bois de le contacter au siège de son entreprise – tel : 05.53.23.20.43 – afin qu’il puisse établir un tarif avant après avoir vérifié l’accessibilité de la chaufferie par son camion souffleur. Celui-ci peut transporter 10 tonnes de granulés de bois et pèse alors 25 T au total. Le tuyau flexible par lequel le granulé est propulsé jusqu’au silo mesure 12 mètres.
La taille du silo doit être adaptée aux besoins hivernaux, tout en sachant que le surcoût de deux livraisons par rapport à une seule dans un même hiver n’est pas excessif. Monsieur Benafa nous a indiqué les chiffres suivants :
« En comptant 3 Tonnes à 750 €, que je livre deux fois 3 T ou une fois 6 T, la différence s’élèvera à 20 ou 30 €. »
Il faut savoir que 3 tonnes de granulés occupent 5 m3. A titre indicatif, si l’on souhaite limiter le nombre des livraisons à une seule pour l’hiver, il faut prévoir un silo d'environ 12 m3 pour une habitation de 150 m².

Les livraisons en vrac correspondent à la nécessité de remplir un silo de grande taille implanté pour alimenter la chaudière de façon automatique avec une vis sans fin.

Dans le cas où le particulier fait le choix de recharger plus souvent le petit silo accolé par le fabricant à la chaudière ou s’il a simplement besoin d’alimenter un poêle à granulés, un approvisionnement en sacs convient.

Pour des livraisons non pas en vrac mais en sacs de 15 kg, il existe deux autres fournisseurs en Dordogne, qui eux aussi vendent les granulés de la GRA.SA.SA.

Il s’agit de la Sarl Cabirol & Fils, exploitation forestière, bois de chauffage à Notre Dame de Sanilhac –tel : 05.53.46.64.34– qui propose les tarifs suivants :
- 270 € la tonne livrée dans un rayon de 50 kms autour de Périgueux. Leur camion peut livrer sur palettes de 500 kg à 4 tonnes de granulés de bois.
- 220 € la tonne retirée sur place, à leur dépôt de Notre Dame de Sanilhac.

Et de la société « Dordogne Granulés Bois » dirigée par Monsieur Pascal Pasquier depuis août 2006 à Rouffignac – tel 05 53 04 18 51 - qui propose pour sa part les tarifs suivants :
- 260 € la palette de 1005kg livrée (67 sacs de 15 kg) dans un rayon de 40kms autour de Rouffignac-Saint-Cernin
- 235 € la même palette si vous venez la chercher au depôt.

Quelles sont les dépenses concernées par le crédit d'împôt ?
  • les équipements de chauffage (chaudières basse température et à condensation) ;
  • les matériaux d'isolation ;
  • les appareils de régulation de chauffage ;
  • les équipements utilisant des énergies renouvelables ;
  • les pompes à chaleur dont la finalité essentielle est la production de chaleur ;
  • les équipements de raccordement à certains réseaux de chaleur alimentés majoritairement par des énergies renouvelables ou des installations de cogénération.

Pour tous ces équipements de production d'énergies renouvelables et les pompes à chaleur dont la finalité essentielle est la production de chaleur, le taux de crédit d'impôt est passé de 40 % à 50 % au 1er janvier 2006.

Pour les dépenses effectuées en 2005, le taux du crédit d'impôt est de 40%. À titre d'exemple, les dépenses payées en 2005 devront être déclarées lors de la déclaration de revenus pour 2005. C'est donc en 2006 qu'il faudra déclarer ces dépenses.
Pour les dépenses effectuées entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2009, le taux du crédit d'impôt est de 50%. À titre d'exemple, les dépenses payées en 2006 devront être déclarées lors de la déclaration de revenus pour 2006. C'est donc en 2007 qu'il faudra déclarer ces dépenses.

(cf : www.industrie.gouv.fr)

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